Les danseurs étaient emportés par la foule. Pantins emportés par la foule, ils dansèrent, semblaient heureux. Heureux de danser. A deux, ou seuls, ils laissent tout. Bagages, Fardeaux, Souvenirs. Ils laissent tout sur le quai et dansent. "Rien n'est important ici, danses" disait elle. Je faisais partis des autres, moi. Les autres, assis, qui regardaient avec envie. Envie de ressentir cette légèreté. Quelle terrible envie. Je les regardaient, alors . Plusieurs personnes entre-mêlées, agitées, dansaient sans s'arrêter. Certains fermaient les yeux, d'autres chantaient. Je pensais vraiment que la danse avait des effets comme le drogue, et même plus fort. J'étais tordues en ce temps là, ne l'oubliez pas. Il y avait tellement de différence entre moi, et eux. J'espérais peut-être rencontrer quelqu'un, quelqu'un de bien. Oui, peut-être.. Mais en vain. Ils arrivaient vers moi puis repartaient aussitôt. Rien de durable, donc. Alors je continuais, seule, à les regarder. Quel intérêt de regarder ce spectacle tous les soirs? Vraiment, rien ne me retenais. Je pouvais partir pour une autre piste de danse, moins voluptueuse. Mais non, je ne voulais pas. J'espérais apprendre, en les regardant. Apprendre chaque pas de danse, apprendre à Lâcher Prise, apprendre la vie. C'est a ce moment, à ce moment précis que je me suis levée. La seizième année de ma vie, je me suis levée. J'ai voulu apprendre. J'ai rencontré beaucoup de personnes. Bonnes et mauvaises. J'ai des souvenirs. Je déteste les souvenirs. A vrai dire, la nostalgie ne m'attire pas. C'est en la rejetant que je deviens plus libertine, je crois. Mais rien n'est valable aujourd'hui. Je suis en face de toi, miroir de ma vie et je te parle. Si tu savais où ces personnes m'ont entrainées. Un jour, j'ai lâché prise. Un jour, je n'ai plus réfléchi. Rien n'était important. Ni la guerre, ni l'injustice, ni la mort et encore moins la vie. Je ne ressentais plus ce manque, le manque d'homme, la solitude qu'il entrainait. Bonheur. Il était là, il me tranpercait le c½ur. Et moi, la peur au ventre je souriait.
Dansez, les gens, dansez pour moi.
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